Historias minimas… Par Christophe Marx

On vit petit.

On vit petit bras, on a peur de l’avenir, peur de soi, peur des autres.

J’ai envie d’écrire sur un sujet, mais je passe par la FNAC et je vois mille et trois ouvrages qui y sont  déjà consacrés.

Évidemment, je renonce et je rentre chez moi boire un chocolat.

Du coup, je n’ai rien apporté à l’Humanité, ni même à mes voisins.

Un chocolat chaud c’est peu diététique et très égoïste.

Rendre service à la veille dame qui habite au 3°, c’est du travail de terrain, mais c’est ingrat et très très limité.

Servir l’humanité, c’est plus large et plus valorisant, mais ça manque de concret.

Et on attend un peu de lisibilité pour l’histoire, un article de journal, un reportage sur une chaîne nationale, une fondation  à notre nom…

C’est tentant de laisser tomber devant l’ampleur du projet, et de se centrer sur nos petites tâches quotidiennes.

Alors justement voilà un moyen de faire grand avec un bouchon de liège et un bout de ficelle.

Il suffit de reconnaître qu’on a eu tort.

Qu’on a exagéré. Qu’on aurait pas dû.

Que c’était un shouia trop égoïste de notre part.

Que ce serait à refaire, on ferait autrement et mieux.

Ce n’est pas la question d’avoir réussi ou pas, c’est la question d’avoir fait mal à quelqu’un, même sans l’avoir fait exprès.

C’est ça le point crucial : demander pardon ce n’est pas “avouer qu’on a eu tort”.

C’est reconnaître que l’autre a eu mal en rapport avec  nous.

Sortir du reproche et  faire la jonction  sans jugement, ni de soi ni de l’autre.

Et là, l’Humanité, la nôtre et celle de tout le monde, elle grandit.

Un être humain qui pardonne, qui  reconnaît ses limites, c’est l’univers entier qui exulte.

Même si personne ne le sait, même sans aucun article dans le journal.

Et ça vaut bien le coup de partager un bon chocolat chaud et crémeux.

Au fait, il ne suffit pas de le penser, il  faut le dire.

Sans la parole qui met en relation, nous ne sommes rien.

Le dieu de la Genèse, pour créer l’espace, le temps, la lumière et tout le toutim , il a bien fallu qu’il parle.

«  Dieu dit… Que la lumière soit !  »

Voilà, c’est dit.

Christophe Marx

Juillet 2014

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