On peut certes se débrouiller avec ce que la nature nous a fourni naturellement : Des mains agiles, des bras forts, des jambes puissantes …
Les animaux ont aussi ce qu’il leur faut à leur manière et dans leur genre.
Quand c’est plus compliqué, on peut admirer leur débrouillardise : certains corbeaux, au Japon, sont friands de noix. On ne peut leur reprocher. Mais comment les casser? Voici la technique qu’ils ont trouvée, et le fait est authentique.
Ils déposent la noix convoitée sur un passage piéton quand le feu est rouge et que les voitures sont donc à l’arrêt. Au feu vert, en démarrant elles écrasent les noix, qui seront tranquillement récupérées ouvertes, le feu redevenu rouge.
Des volatiles apprivoisés ? Non, c’est l’œuvre de leur créativité naturelle.
A l’inverse, avec nos smartphones, nous tombons souvent dans des excès dommageables. On donne à ces dérives des noms pittoresques.
Certains d’entre nous ( dont moi!) sont nomophobes : le néologisme contracte les mots « no mobile phobie ». L’angoisse survient lorsque on est séparé de son mobile ou que l’on a pas de réseau. Certains avouent un sentiment de panique, des angoisses, des palpitations cardiaques. L’angoisse de la déconnexion est aussi appelée « fomo »pour fear of missing out, qui aboutit à ne jamais couper son téléphone de peur de manquer un appel, un message, une notification ou un tweet.
Peut être êtes-vous atteint de phubbing, contraction de Phone et snubbing -snober- ? Dans ce cas vous préférez vos amis virtuels à la compagnie de personnes réelles. C’est aussi une façon fort peu civile de montrer, les yeux rivés sur l’écran, que vous avez mieux à faire que de parler à la personne en face de vous. Attention au risque d’exclusion sociale !
Que dire également de la cybercondrie, hypocondrie alimentée par le net. Le psychiatre Laurent Karila est persuadé que ceux qui pensent avoir une maladie grave vont être confortés par l’énorme quantité d’informations médicales traînant sur la Toile.
Confesserai-je que je suis aussi atteint de ringciété – l’anxiété de la sonnerie -? La revue Social and Behavioral Science publie une étude affirmant que 2 personnes sur 3 réagissent comme si leur téléphone sonnait ou vibrait, alors que ce n’est pas le cas. Ce syndrome de la sonnerie fantôme traduit une hyper vigilance du cerveau face aux outils numériques.
Bien plus dangereux est le smombisme ( le zombie du smartphone )qui néglige les informations de son environnement et se met en danger car ses yeux et ses oreilles, absorbés par le téléphone, ne peuvent le prévenir à temps. Le risque de se faire renverser par un véhicule est alors important.
Enfin, attention à la selfite, l’envie irrépressible de se prendre en photo, n’importe où et dans n’importe quelle circonstance.
Un trentaine de personnes auraient trouvé la mort dans le monde en 2017 en se prenant en photo. Mais ce chiffre est à vérifier.
Ne revenons certes pas à la bougie ni aux pigeons voyageurs. Mais restons des humains vivants, communiquants et créatifs, capables de s’amuser ensemble à faire comme les oiseaux : se faire casser les noix aux feux tricolores !
Christophe Marx
Janvier 2009
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