Réviser les lois de bio-éthique

Réviser les lois de bio-éthique

Les lois de bio-éthiques doivent être constamment revisitées, mises à jour, actualisées…

Non pas que les avis, ou la morale ne changeassent, mais du fait de l’évolution des possibilités techniques et des mentalités.

Je vous propose d’apprécier la profondeur du débat qui fait rage actuellement à propos de la “Grossesse pour Autrui” ( GPA), anciennement dénommée mères porteuses.

Nous prendrons cette situation comme un exemple, en sachant que bien d’autres enjeux éthiques sont en question.

Alternons les  arguments pour et contre la Grossesse pour Autrui.

Pour : Cela satisfait les couples infertiles dont la femme n’a pas ou plus d’utérus.

Contre : Ce “droit à l’enfant” est abusif, et s’oppose en l’occurence au droit “de” l’enfant;

Pour : Cela se fait de toute façon, autant l’entériner légalement.

Contre : Ce n’est pas une raison suffisante. Pour passer de l’agrément de personne à personne à la validation légale, il y a un pas qui institutionnalise l’événement. Or la loi est là justement pour s’assurer de la protection du plus faible.

Pour : La GPA est un acte généreux et pas rémunéré : juste indemnisé

Contre : L’indemnisation est un cache-sexe pour une rémunération. On parlera de générosité  quand il y aura autant de  femmes riches qui prêteront leur utérus à des femmes pauvres, que le contraire.

Pour: Cela se fait depuis la nuit des temps.

Contre : La prostitution aussi. L’argument de l’antériorité ne vaut pas validation morale

Pour : On n’a pas le droit d’empêcher les gens de faire ce qu’ils veulent

Contre : Certes, mais la loi doit protéger les plus faibles : les enfants, les femmes  dites ‘”pauvres”.Il y a une différence entre l’absence de pénalisation ( à envisager) et l’institutionnalisation, qui permet et encourage.

Pour : Il vaut mieux légaliser et encadrer, pour éviter les dérives mercantiles.

Contre : Ce n’est pas une dérive, c’est en soi une aliénation de la dignité.

Pour : La notion de dignité est relative, contextuelle, et confisquée par les religieux qui n’ont pas leur mot à dire dans les choix d’une société laïque.

Contre: Le mot de dignité existe dans le préambule de la Consitution , dans le Code du Travail, de la Santé, etc… C’est un mot qui appartient à tout le monde.

Pour : Les gens qui veulent empêcher  un progrès sont des moralisateurs rétrogrades.

Contre : Il ne faut pas confondre moral et moralisant. La marchandisation du corps humain est un enjeu d’ordre moral : tout le monde, même les laïques, sont concernés. Evoquer la morale, ce n’est pas dire un gros mot.
Pour :  On donne bien son sperme, ses ovules.. pourquoi pas prêter son utérus pour permettre à un enfant de naître et d’être aimé par une famille qui l’attend ?

Contre : Une femme n’est pas enceinte juste dans son utérus : c’est tout son corps et son coeur qui sont concernés; Il ne s’agit pas juste d’un incubateur.

Pour : Même sans histoire d’argent, pourquoi une soeur, une mère ne pourrait -elle pas porter l’enfant ?

Contre : Ce serait toucher au tabou de l’inceste, du mélange des générations. Et si une femme demande à sa soeur de porter son enfant, quel enjeu pèse sur cette soeur ? A-t-elle le droit de refuser  ? Et si oui à quel prix psychologique et relationnel?

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Arrêtons là un débat qui pourra ( et qui va!) continuer longtemps.

Soyons conscients que nous avons tous à prendre parti;

Il faut réfléchir et se mouiller.

Ce genre de décision ne peut valablement être prise par une poignée de personnes, fussent-elles  députés,  médecins,  sociologues, juristes, théologiens, etc. tous éminements compétents mais ne regardant que par leur lorgnette.

Entrecroisons les regards.  Il y va de notre avenir: crise ou pas crise.

Dr Christophe Marx

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