Vous avez dit “Mondialisation” ?

Voici l’extrait d’un article paru dans Courrier International en mars 2009.
Vous lirez à la fin du texte de quel autre journal il est tiré. La leçon est édifiante….
Christophe Marx

Des habitants du quartier lui téléphonent même le week-end  pour se plaindre,  nous raconte le principal adjoint d’un collège d’une sous-préfecture  dans le sud du pays. «  J’ai vu un de vos élèves fumer. Faites quelque chose ! » dénonce quelqu’un, tandis qu’un autre rapporte même que des élèves s’amusent avec des feux d’artifice. Ce responsable de 56 ans se demande avec exaspération pourquoi les gens comptent uniquement sur l’école pour les réprimander au lieu de le faire eux-mêmes.
Dans cet établissement, depuis l’admission au printemps 2007, d’un garçon de 3° renvoyé d’un autre collège, plusieurs élèves se sont mis à avoir, sous son influence, un comportement agressif. Ils arrivaient en retard, traînaient dans les couloirs, donnaient des coups de pied dans les murs et cassaient les vitres.
Quand on les rappelait à l’ordre, ils répondaient par «  Je vais te casser la gueule, connard !  ». Ils ont même violemment jeté par terre les lunettes d’un enseignant  et en ont frappé un autre. Ce dernier a appelé la police et les élèves ont été arrêtés. Cette période d’agitation s’est achevée avec le passage au lycée des élèves de troisième en mars 2008.

Les remarques des professeurs n’ont pas d’effet

Mais, tant que cette période a duré, la commission  sur l’éducation  n’a été d’aucun conseil, se contentant de demander  au collège de lui soumettre un rapport. Le professeur principal, âgé de moins de 40 ans, et chargé de conseiller les élèves, en particulier du point de vue moral, a donné sa démission à l’issue de la cérémonie de remise des diplômes.
Le conseiller pédagogique souffre encore aujourd’hui d’insomnies et prend des médicaments.
« On nous a reproché de dénoncer nos élèves à la police. Mais même les habitants, pourtant des adultes, ne sont pas en mesure de les éduquer. Un collège ne peut pas se charger seul d’amender des enfants qui ont trop été gâtés ! » estime l’adjoint.
Selon une enquête réalisée en 2007  par le ministère de l’Education, les actes de violence commis par des écoliers, des collégiens ou des lycéens ont atteint un niveau record avec 52 756 cas enregistrés.
L’enquête montre également qu’un nombre sans cesse croissant d’enfants ont des poussées de violence et que l’on est entré dans une nouvelle phase de violence à l’école.
« Ces actes sont  dus non seulement au laxisme des parents qui a toujours existé, note un principal de collège, mais aussi au manque de persévérance des enfants. C’est le fruit d’une part de l’adoration dont ils font l’objet et d’autre part d’une révolte face à l’ingérence excessive des parents dans leur vie. »
On dit que les enfants ont changé. Incapables de comprendre les règles de la vie en groupe, ils manquent de considération pour les autres, et les remarques des professeurs n’ont pas d’effet sur eux.
Ce dont nous avons été témoin en est l’illustration : dans une école primaire de la capitale, les élèves sont rassemblés dans le gymnase. Un professeur dit à un garçon arrivé en retard de se presser, mais celui-ci, nullement démonté, continue à avancer tranquillement. Une fillette rejoint le groupe tout en riant avec une camarade. Le professeur dit ne pas comprendre l’attitude de ces élèves.
Dans une école primaire, dans le centre du pays, un enfant qui s’est disputé avec un de ses camarades a brandi un cutter sous son nez avant de lui lancer une chaise et une table. Il s’est ensuite étonné que l’autre se plaigne d’avoir mal.
Un enseignant expérimenté nous déclare :  «   Je suis frappé par leur incapacité à se mettre à la place des autres ! ».
Une autre enquête, réalisée entre 2004 et 2006, auprès de 50 000 élèves du primaire et du collège, leur pose les questions suivantes : «  Pensez –vous qu’il faille obéir aux professeurs ? » 36% des collégiens interrogés  ont répondu par la négative, tandis que 9% se sont déclarés « pas tout à fait » ou «  pas du tout » convaincus  du fait qu’il ne faut pas s’en prendre physiquement à des camarades.

Ce qui représente à  3 élèves dans une classe de 30 !
« Nous vivons une époque où c’est  à l’enseignant de transmettre  les règles de la  société et les rapports humains » conclut ce professeur.

Durant l’année scolaire 06-07, 8 360 professeurs de plus de 50 ans ont quitté leur poste.
Les jeunes ne sont pas épargnés : en 2007, ce sont 300 nouvelles recrues qui ont quitté leur établissement, soit 7 fois plus qu’il y a dix ans.

Cet extrait d’article provient du MAINICHI SHIMBUN, qui paraît au Japon, et la capitale dont on parle est évidemment  Tokyo !

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