Faire…
A côté de ses grands frères de plus noble facture ( avoir, et surtout être !), faire joue parfois petit bras.
Les enfants se plaignent : « Qu’est-ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faaaaaaire ! »
Ils ne le savent pas mais ils vivent le temps béni où tant de choses sont réversibles et prévisibles.
Ensuite, on fait un usage extensif et abusif de ce mot :
– faire du cheval ? Non, monter à cheval !
– faire du théâtre ? Non, jouer la comédie !
– faire l’amour ? Faire, vraiment ?
Petit à petit, insidieusement le faire prend les commandes de notre vie.
On n’accorde de valeur qu’à ce qu’on a fait.
Quand on est marchand, on fait du chiffre.
Quand on est marcheur, on fait l’Amérique du sud, la Crête ou le chemin de Compostelle.
Quand on est coureur, on fait 14 secondes et 2 dixièmes.
Quand on est malade, on fait un infarctus.
Quand on est scout, on fait une bonne action chaque jour.
Quand on est de mauvaise humeur, on fait la tête.
Quand on s’aime, on fait des enfants.
Arrêtons-là, le vertige menace.
Profitons de l’été, pour en faire un peu moins.
On va penser, rêver, jouir, s’émerveiller, désirer, fantasmer, vouloir, espérer…
Et si certains ne sont pas contents, qu’est-ce que ça peut faire ?
Christophe Marx
Août 2009
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