Le professeur Gilles-Eric Séralini a présenté jeudi 20 septembre, lors d’une conférence de presse avec la députée européenne Corinne Lepage, les résultats de son étude sur des rats nourris avec un maïs OGM.
Cette étude va être évaluée par le Haut Conseil des biotechnologies.
Quels sont les résultats de cette expérience ?
Deux cents rats albinos ont été utilisés pour cette étude, 100 mâles et 100 femelles.
Ils ont été répartis au hasard en 10 groupes. Six groupes ont été nourris avec 11, 22 et 33 % de maïs NK603 traité ou non à l’herbicide Roundup.
Trois autres groupes ont été nourris normalement mais abreuvés avec de l’eau contaminée par trois doses différentes de Roundup. Les doses utilisées correspondent à ce qu’on peut mesurer couramment dans l’environnement, selon les chercheurs.
Le dernier groupe, dit témoin, a mangé du maïs et bu de l’eau ordinaires.
Les rats ayant consommé du maïs NK603 seul, du maïs NK603 traité à l’herbicide Roundup ou bien du Roundup seul sont morts plus tôt, en plus grand nombre et ont développé plus de lésions ou de tumeurs que les rats témoins nourris avec un maïs non transgénique.
Les mâles ont présenté des atteintes du foie et des reins tandis que les femelles ont développé des tumeurs mammaires importantes et en grand nombre.
Ne nous emballons pas : Gérard Pascal, directeur de recherche et spécialiste de la sécurité alimentaire – qui s’est régulièrement opposé au professeur Séralini sur la question des OGM – considère que l’étude rendue publique souffre de deux biais majeurs : « Le nombre d’animaux par lot – 10 au lieu des 50 recommandés en cancérogénèse – est insuffisant, estime Gérard Pascal. Par ailleurs, cette souche de rats est connue pour développer spontanément des cancers. Dès lors, on évite justement de les utiliser dans la recherche sur la cancérogénèse. »
L’argument n’apparaît pas fantaisiste et fait effectivement réfléchir.
Mais on peut quand même se demander pourquoi il n’existe pas d’étude toxicologique de long terme sur les OGM. Celles des industriels comme Monsanto dépassent rarement 90 jours.
La réponse est lamentablement simple : aucun budget n’a été alloué à un laboratoire public pour ce type de recherche, certes particulièrement coûteux.
Par exemple, cette étude d’un coût total de 3,2 millions d’euros a été réalisée grâce à l’apport d’une association d’une cinquantaine d’entreprises (2 millions), de la fondation suisse Charles Léopold Mayer (1,1 million) et 100 000 € du ministère de la recherche.
C’est probablement la première fois qu’une telle étude est effectuée pratiquement sans aucune participation des pouvoirs publics.
Quand on pense aux milliards générés par les OGM, que sont ces quelques millions d’euro ?
Pour s’offusquer jusqu’à l ‘écoeurement d’une absurdité aussi mortifère, faut-il être de gauche, de droite, du centre ?
Faut-il voter rouge, vert ou bleu ?
Ou simplement avoir envie de pouvoir regarder nos enfants en face ?
Dr Christophe Marx
Septembre 2012
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