Se payer de mots c’est faire de beaux discours qui n’engagent pas, se contenter de promesses, de paroles vagues.
L’expression est pittoresque et finalement très précise : les mots servent à payer, mais pour de faux, comme des billets de Monopoly.
Et « se » payer, c’est le comble du narcissisme.
Les hommes politiques en font profession.
Quelques rares personnes ne s’en contentent pas : elles méritent notre reconnaissance, notre admiration sincère et notre soutien.
Les Justes de la 2° guerre mondiale, qui sauvèrent des Juifs, au risque de leur vie…
Gandhi, Jésus, Martin Luther King et tous ces hommes de paix assassinés…
Sûrement beaucoup de héros anonymes, aussi.
Mais je ne trouve pas beaucoup d’exemples autour de moi.
Projecteur vers l’introspection : puis-je moi-même être fier d’avoir fait un jour autre chose que de me payer de mots ? La case réponse est vide.
A mettre au programme des prochains jours : écrire sur l’ardoise Velleda de la cuisine à côté de la liste des courses et du téléphone du plombier :
« ARRETER DE ME PAYER DE MOTS »
C’est déjà ça : au moins cela m’y fera penser.
Dialogue avec un astrophycisien qui me parle de la limite de l’univers.
« Si tu roules 1000 km » me dit-il, « tu vas rencontrer tôt ou tard les limites de la France.
Si tu voyages sur 20 milliards de kilomètres, tu arriveras aux confins du système solaire ;
Mais si tu arrives à franchir 19 milliards d’années-lumière, tu trouveras la limite de l’univers lui-même ! »
« C’est très loin ! » je réponds platement. « Et au delà, il y a quoi ? plus rien à l’infini ? »
Le concept d’infini me donne un peu le vertige.
Mon interlocuteur croit me rassurer :
« Non ! Rien, ce serait déjà quelque chose. Au delà, il n’ y a plus d’espace ni de temps. »
Il n’a pas cillé en disant cela.
En voilà un qui ne se paye pas de mots.
Dr Christophe Marx
Novembre 2012
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