En 1993 les bénévoles du Cerads (centre d’étude et de recherche-action pour le développement de la zone soudano sahélienne ) installent une première station de traitement d’eau à Diagambal, un village dans le delta du Sénégal à 50 km au NE de St Louis.
” Nous voulions fournir une eau de bonne qualité pour les usages domestiques et agricoles, mais nous n’avions pas anticipé tous les maillons du cercle vertueux que cela allait entraîner” explique Patrick Moulinier son président.
Un pied à Paris, l’autre au Sénégal, l’équipe est composée d’ingénieurs agronomes et hydrogéologues.
Les trente bénévoles avaient dressé un constat simple : la recherche d’eau et d’énergie pour la cuisson représente une perte de temps considérable dans la vie des ménages sénégalais.
” L’installation de cette station a été un élément fondateur. Les femmes souvent préposées à la corvée d’eau ont gagné de 4 à 5 heures par jour qu’elles ont aussitôt investi dans des activités productives. “
Les ménages se sont enrichis, les enfants n’ont plus été contraints de travailler et ont pu suivre un cursus scolaire régulier.
La population est en meilleure santé.
“Les retombées de cette innovation nous ont conduit à diversifier notre action. Nous avons mis en place des formations en comptabilité à l’intention des groupements villageois pour la gestion de l’eau et le commerce maraÎcher.”
L’objectif ? Accompagner sur les plans techniques administratifs et financiers des initiatives liées au développement.
Le Cerads a par ailleurs ouvert en France une formation destinée aux migrants – principalment mauritaniens et maliens – ” afin d’orienter les sommes considérables qu’ils envoient dans leur pays d’origine vers des investissements productifs pour le développement”
Aujourd’hui, la région de St Louis est autonome dans la distribution d’eau potable.
Le Cerads a un nouveau défi : développer la production de bio-charbon destiné à l’énergie domestique et l’association envisage d’étendre son action en Mauritanie et au Mali.
On observe ici la séquence suivante :
1 > Une action positive, intelligente, certes généreuse mais pas forcément transcendante (fournir une eau de bonne qualité)
2 > Contre toute attente, un enchaînement de conséquences efficaces
3 > Une réintroduction et potentialisation dans un cercle vertueux.
Je fais l’hypothèse que cette séquence de type « changement 2 » –l’expression parlera à ceux qui connaissent l’approche systémique– peut être observée dans d’autres situations.
AGIS vous lance un vigoureux appel, vous ses lecteurs :
Observez autour des vous des séquences de ce type dans n’importe quel milieu ( familial, professionnel, associatif…) avec n’importe quels protagonistes, seuls ou en groupe, même pour des résultats qui paraissent insignifiants et futiles.
Nous attendons le résumé que vous nous en adresserez.
Et ce catalogue de l’ingéniosité humaine, de la confiance dans l’avenir, dans la puissance d’une énergie « circulaire » sera le plus magnifique cadeau de bonne année que nous nous ferons les uns aux autres.
Et dans l’attente impatiente de votre réponse, je vous souhaite, au nom d’AGIS, une belle année 2014 !
Dr Christophe Marx
Janvier 2014
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