Un couple sur deux se sépare avant quatre ans !
Un couple se sépare pour différents prétextes, alibis, faux-semblants :
– « car on s’entend plus » : c’est normal, s’entendre est le résultat d’une longue négociation, pas une option garantie sur facture intégrée à la livraison.
– « car on n’a plus les mêmes points communs » C’est sur la gestion des différences que se constitue le couple. Pour les points communs, il y a les copains, les copines, les clones…
– « car on n’est d’accord sur rien, on s’engueule tout le temps » C’est bon signe de faire face à l’autre. On n’a pas à être d’accord, il suffit de montrer ses limites et accepter celles de l’autre. Qui a accumulé tant de ressentiment au point de ne plus pouvoir faire la moindre concession ? Qui a besoin d’arguments pour retourner se plaindre de son conjoint à sa mère ? Et si c’était la seule façon de ressembler au couple de ses parents ?
– « car je m’ennuie avec l’autre » Avec un minimum d’honnêteté, on sait que l’ennui est en nous. Personne n’a le pouvoir de nous empêcher d’allumer notre vie.
– « car on n’a plus de désir l’un pour l’autre ( ou l’autre pour moi, ou moi pour l’autre) » C’est une question d’élan vital. Quand on va bien, « aligné » avec l’autre et soi-même, le désir se met à l’unisson. La chute du désir, c’est la conséquence, pas la cause !
– « car il/elle est allé-e voir ailleurs »
Et alors, qu’est-ce qu’il a vu ? Il en est revenu, dans les deux sens du terme.
Il/elle a menti ? La belle affaire ! Comment faire autrement pour conserver son jardin secret ? Que celui qui n’a jamais menti jette le premier anathème.
Et puis que peut-on apprendre de cette blessure narcissique ?
– « car je désespère de le/la changer »
Bien vu ! On ne peut changer l’autre ni son comportement. Ou alors s’il a moins de 8 ans, pour lui apprendre à bien se tenir à table. Accepter l’autre dans sa réalité, nécessite que nous changions nous-même. Chouette challenge pour l’aventure du couple.
– « car il me prend pour sa mère, elle me prend pour un gamin »
Transformer le couple, zone paritaire par excellence, en remake de l’enfance : mauvaise limonade. Bonne occasion de grandir et de ne pas rentrer dans le jeu ! Pas facile d’accord, mais la séparation pour ce motif laisse comme toujours la situation en l’état. Prête à se renouveler dans la prochaine union !
– « car il fait rien à la maison, car elle prend toute la place …. »
Qui a prétendu qu’un couple, une famille, un groupe quelconque pouvait vivre sans contrat, sans respect, sans fair-play, sans négociation, sans confiance ? « il pourrait au moins… ! ce serait la moindre des choses qu’elle… ! » Et puis quoi encore ? Le conjoint d’emblée parfait ?
– « car elle est plus mère que femme ! » -« car il laisse tomber ses enfants ! »
Le couple parental se superpose au couple amoureux, sans l’effacer. Cela crée une situation complexe, qui nécessite des compétences, de l’aide personnalisée, des connaissances précises, des objectifs et des stratégies… La croyance que cela va se dérouler sans anicroche est d’une naïveté confondante.
– « l’autre ne comble pas mes besoins »
Mais ce n’est pas son rôle. On le choisit pour être partenaire de nos désirs, Le besoin n’a rien à voir là-dedans. Chacun a la responsabilité de ses propres besoins.
Tout cela constitue sans doute des réalités, des faits…
Mais le problème posé par ces faits n’est, parfois, même pas nommé.
Seule, rebique la confrontation au bonheur idyllique qu’ « on » nous avait laissé espérer, ou la nostalgie des premiers instants.
Alors si tous ces prétextes sont des alibis, pourquoi divorce-t-on ?
- Parce que c’était inscrit dans notre scénario : Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage ! ( hypothèse auto-validante).
- Parce que l’autre met plus d’énergie à maintenir le statu quo ( passivité) qu’à accompagner le processus de changement.
Alors, dans ce cas, oui, il y a des séparations nécessaires
qui sauvent la vie.
Dr Christophe Marx
Novembre 2009
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