Comment puis-je te dire : ” Je suis fier de toi” !
Quelle est cette fierté qui me concerne alors que c’est toi qui mérites les félicitations ?
Est-ce par ce que j’ai une part personnelle dans ton triomphe ?
Suis-je ton parent, auquel cas je pourrais me prévaloir d’une part de responsabilité dans ton existence, ton éducation et finalement ta réussite ?
Non, je ne suis pas ton parent.
Je n’ai aucune responsabilité dans ta réussite.
Mais je suis fier de toi.
Ou alors, ai-je la joie de me valoriser du simple fait que je te connais ?
” Cette personne magnifique, eh bien, vous me croirez ou pas, mais je la connais personnellement !”
Non, ce n’est pas cela non plus, je suis fier de toi, même si je ne le dis à personne.
Cette fierté-là, est dans mon cœur sans raison.
C’est une jubilation gratuite de génération spontanée, née par contiguïté.
C’est l’humanité qui gît au fond de moi qui est éclairée, honorée par ce que tu as réussi, comme être humain.
Bien sûr, je peux être fier de moi. Un peu de narcissisme bien dosé ne peut pas faire de mal.
Ou fier de mes enfants : ici la ficelle est un peu grosse. S’ils réussissent ce serait grâce à moi, et leur succès rejaillit sur mon nom et ma famille. Non décidément, être fier de ses enfants est décidément trop auto-centré.
J’aime être fier de toi: à l’intersection entre toi et moi.
Sans psychologie filandreuse. Juste pour se réjouir d’un ensemble inattendu.
Comment puis-je te dire : “Tu me fais honte!”
Quelle est cette honte qui pèse sur moi alors que c’est toi qui mérites les reproches ?
Est-ce parce que j’ai une part personnelle dans ta chute ?
Suis-je ton parent, auquel cas je devrais m’accuser d’une part de responsabilité dans ton existence, ton éducation et finalement ta défaite ?
Non, je ne suis pas ton parent.
Je n’ai aucune responsabilité dans ton naufrage.
Et pourtant tu me fais honte.
Ou alors, ai-je à faire face à l’humiliation venant du simple fait que je te connais ?
” Cette personne répugnante , eh bien, je dois avouer que je la connais personnellement !”
Non, ce n’est pas cela non plus, tu me fais honte, même si je ne le dis à personne.
Cette honte-là, est dans mon cœur sans raison.
C’est une souffrance gratuite de génération spontanée, née par contiguïté.
C’est l’humanité qui gît au fond de moi qui est torturée, salie par ce que tu as commis, comme être humain.
Bien sûr, je peux avoir honte de moi. C’est une autre forme de narcissisme qui a l’avantage d’ouvrir la porte à un éventuel repentir.
Ou avoir honte de mes enfants : là, c’est clair que la débâcle de mes enfants entame aux yeux des autres l’honorabilité de notre famille.
Tu me fais honte à l’intersection entre toi et moi.
Sans psychologie filandreuse. Je porte sur mes épaules cette obscurité qui vient plomber ton être.
Dr Christophe Marx
Mars 2015
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