“Olympe”
Les jeux olympiques viennent de s’achever.
Les lumières sont éteintes, Les gosiers sont fatigués d’avoir tant crié d’admiration.
Et commencent dans une discrétion feutrée, les jeux parolympiques.
Il faut regarder les jeux parolympiques.
Ces athlètes handicapés, qui ne rendent parfois que quelques secondes à leurs homologues valides, alors qu’il leur manque les yeux ou les jambes !
Il faut regarder les jeux parolympiques.
On se demande jusqu’où les valides pourront reculer ( sans dopage !) les limites du corps humain.
Mais réalise-t-on que l’on a sous les yeux, des limites reculées autrement plus importantes : la confiance en soi, la confiance dans la vie, dans les autres ?
La non résignation à la morosité, le refus de la pitié, la dignité de l’être dans sa dimension majuscule ?
Il faut regarder les jeux parolympiques.
La suffisance pathétique des bien portants, l’arrogance dérisoire des gros bras et des forts en gueule, les certitudes péremptoires des fascinés par la force… que valent-elles devant la vaillance de ceux qui ne renoncent pas à transmuter leur faiblesse en puissance ?
Il faut regarder les jeux parolympiques.
La glorieuse incertitude du sport, peut-être, mais l’espérance sans borne, la fraternité sans revers de vengeance, l’émulation sans le pseudo bonheur d’écraser l’autre.
Autour d’un athlète handicapé, quelle équipe prête à l’encourager, le soutenir !
Les jeux parolympiques ne sont pas des sous-jeux, mais des sur-jeux.
Ce ne sont pas des sur-hommes : ils ont même pas mal de choses en moins.
Mais ils apportent à l’humanité ce supplément d’âme capable de la réenchanter.
Ça ne court pas les rues en ce moment.
Il faut regarder les jeux parolympiques.
Dr Christophe Marx
Août 2012
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