Nous jugeons toujours trop vite, et surtout en mal.
Ces jugements raides viennent souvent de nos préjugés inconscients.
Quelques exemples issus de la psychologie expérimentale risquent de nous mettre le rouge au front.
On demanda à une centaine d’étudiants-garçons et filles, d’évaluer un manuscrit inédit.
Il était signé d’un inconnu : John Mc Kay.
80 % répondirent qu’il s’agit d’un texte novateur, intéressant et risquant des idées nouvelles.
Un autre « lot » homogène d’une centaine d’étudiants reçut ensuite la même demande avec le même manuscrit.
A une lettre près : il était signé Joan Mc Kay, avec un prénom féminin.
80% convinrent que le style n’était pas désagréable, mais ajoutèrent s’être ennuyés à la lecture d’idées déjà ressassées.
Lorsqu’on demande à des sujets d’associer spontanément des mots à des images, on constate que les visages de personnes âgées ou obèses sont significativement reliés à des termes péjoratifs.
Lorsqu’on donna des défibrillateurs cardiaques automatisés de dernière génération à des secouristes professionnels, ils mirent deux fois plus de temps pour apprendre à s’en servir …-que des enfants ! Ces derniers en effet, sans aucune pression, se laissèrent facilement guider par les couleurs vives et les indications vocales explicites de la machine.
Je laisse le dernier exemple résonner dans votre inconscient : vous en apprécierez toutes les harmoniques, qui reviendront en vague, comme des effluves récurrents et vaguement inquiétants :
D’après une récente étude publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology, on a tendance à juger les autres plus durement lorsqu’on vient de se laver les mains…
Abyssal, n’est-ce pas ?
Dr Christophe Marx
Octobre 2010
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