Mandela, notre Mandiba, est mourant. Ou déjà mort quand vous lirez ces lignes.
Il a pardonné.
Malgré ses 27 années de prison, les privations, les tortures, et l’humiliation de son peuple.
Il a pardonné.
S’il avait prôné la « justice », l’équilibre des souffrances, il aurait recommandé la vengeance.
La substitution d’une oppression par une autre.
Il a pardonné.
Il savait sans doute qu’un bain de sang allait catapulter son pays dans une cruauté sans fin et sans espoir.
Il a pardonné.
Il n’a pas regardé derrière, mais devant, uniquement devant : comme celui-là qui, atteint de vertige, s’interdit de regarder en bas et fixe le sommet de la paroi qu’il escalade.
Il ne s’est pas senti investi de la tâche suprême de punir les méchants : il savait qu’il ne possède pas la connaissance du bien et du mal. Pas plus qu’aucun humain.
Il a pardonné.
Non pas au nom d’une religiosité mièvre.
Non par posture idéologique.
Non par faiblesse d’âme.
Il a préféré être pragmatique : le pardon libère le pardoneur.
On croit que pardonner, c’est renoncer, effacer, se résigner.
Non, pardonner c’est uniquement choisir de continuer à vivre.
C’est d’autant plus difficile à faire, qu’on pardonne rarement : on manque d’habitude.
Et de modèles : peu de gens s’y risquent.
Mandiba, apprends-nous.
Tu es parti, et on aime la leçon que tu as donné à l’humanité.
Dr Christophe Marx
Juin 2013
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