Ils ont parfois l’air heureux. Ils ont un sourire qu’on dit mauvais.
Regardez bien : leurs yeux ne sourient pas, juste les commissures qui s’écartent.
C’est un rictus, en fait.
Ils sont seuls, aux commandes de leur méchanceté.
Ils sont parfois en meute avec d’autres méchants : mais la horde ne leur permet pas de sortir de leur solitude.
Ils font subir ce qu’ils ont subi ? Première hypothèse, souvent vérifiée il est vrai.
Comme s’ils disaient : « Je ne trouve pas les mots pour faire reconnaître ma souffrance. Je vais t’imposer la même, comme cela tu comprendras, et je me sentirai moins seul ».
Autre voie d’explication : ils passent des « patates chaudes ». La comparaison explique le concept : si on arrive à envoyer la patate chaude à un autre, c’est lui qui se brûle, et pas nous. Nous pouvons lui transmettre une souffrance qui pesait sur nous, et qui du coup, pèsera sur lui. Ouf !
C’est naïf de croire à cette substitution d’une victime par une autre ? Certes, mais le soulagement aussi bref qu’il soit, donne envie de recommencer. Avec la même personne, ou une autre. Le leurre est fugace et appelle à son renouvellement.
Interrogeons celui qui reçoit la patate brûlante : pourquoi ne la renvoie-t-il pas à l’envoyeur illico ? Parce qu’il ne s’est pas aperçu de la manipulation, et qu’il n’ose pas faire de vagues, et préfère se sentir coupable. Ou gentil. Il espère soigner le méchant à force de bonté. Et il a peur de représailles, peur souvent justifiée !
Les explications finalement se multiplient: pourquoi les méchants sont-ils méchants ?
Tentons de continuer la liste :
- Pour imiter les autres, par mimétisme, ce grand artisan de la culture de masse. Ou pour imiter un autre : par loyauté à une appartenance familiale.
- Pour se réassurer sur leur puissance à travers leur puissance de nuire
- Parce qu’ils sont envieux de ce que les autres possèdent: oui de TOUT ce que les autres ont.
- Parce que personne ne leur a dit qu’on était plus heureux dans la paix et l’harmonie. Ou bien parce qu’il ne l’ont pas entendu, ou réussi à le croire.
- Pour rétablir une certaine justice : ils sont si blessés, amers, ou en colère que tout est bon pour les défouler. En général, ils épargnent les vrais responsables de leur malheur, et s’acharnent sur les autres. Ceux qui ont eu la mauvaise idée de rester à portée de coup ou d’humiliation. Et surtout de ne pas vouloir riposter ou se venger.
Non les méchants, quoiqu’ils en disent ne sont pas heureux.
Et, du banal névrosé au schizophrène, ils ont tous un point commun :
ils ne savent pas ce qu’ils font. Peut-être qu’ils ne peuvent pas savoir, tellement leur manque d’empathie a comme atrophié leur personnalité.
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Il est joli ton texte, Marx.
Mais des pervers qui savent très bien ce qu’ils font, on en connaît des masses.
Ils sont conscients des souffrances qu’ils infligent : ils s’en moquent ou s’en réjouissent.
Et se disent heureux.
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Je persiste et signe : « Ils ne savent pas pleinement ce qu’ils font. S’ils le savaient en vérité et en profondeur, c’est leur propre humanité qui serait explosée. »
Osons le croire, même si la tâche de leur faire savoir est une mission impossible.
En tout cas à hauteur d’homme.
Christophe Marx
Janvier 2017
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