Choisir le bon moment…

…Un nouveau défi pour les couples.

Note de lecture
Geneviève Delaisi de Parseval
La lettre du gynécologue N°251 – avril 2000

Geneviève Delaisi de Parseval a une pratique hospitalière et privée.
Elle remarque que l’imaginaire de nos contemporains des pays développés a été marqué par ” Un enfant si je veux quand je veux “.
Ce slogan voulait dire ” Pas d’enfant si je n’en veux pas, ou si je n’en veux pas maintenant ” ou même ” Pas d’enfant si je n’en veux pas avec ce procréateur là ” bref, pas d’enfant par hasard. C’est le rêve de l’enfant possible, qui arrive au bon moment.
Les femmes ont eu l’illusion de diriger leur conception en contrôlant leur contraception, comme la loi leur en donnait le droit en 1960 et 1962 en Angleterre et en Allemagne, en 1965 aux USA. Illusion car sur 100 grossesses en France à ce jour, 36 n’ont pas été souhaitées, et 22 se termineront par une IVG.
Tout ce passe comme si, dans l’inconscient collectif, un enfant decvait être obligatoirement désiré pour être bien prti dans la vie.
Et à l’inverse, quand une grossesse n’est pas désirée, ou mal, il valait mieux la différer c’est à dire avorter du projet parental.
Le bon moment, durant l’ère pré-FIV, c’était :
-le bon âge
– le bon moment de la vie ( le bon compagnon, avoir travail et logement…)
– le bon état de santé.

Avec la FIV et la congélation d’embryon, on voit un autre tableau : tout se passe comme si les couples ne supportaient plus l’aléatoire de la conception.
Les critères de bon moment ont changé : on voit des couples mettre 6 à 7 ans à se décider à faire un enfant.
Les critères d’âge ont également changé : 20% des femmes qui attendent une FIV ont plus de 38 ans , tranche d’âge pour laquelle les chances de réussites ne sont pas très élevées.
Geneviève de Parseval insiste sur le fait que qu’un état de santé précaire peut désormais constituer un critère d’admission dans le programme.
Quant au bon moment, il est parfois lié non plus forcément à la fécondation, mais à la décongélation des gamètes ou des embryons.
Ce qui complique les choses , c’est que c’est dans l’après coup seulement que l’on a connaissance de son propre désir.
Certains enfants non désirés peuvent être, par la suite, aimés, autant voire plus que les autres. Il ne faut donc pas confondre désir et besoin, enfant décidé ( et programmé) et enfant désiré.
On sait par ailleurs qu’être très désiré n’est nullement une garantie de bonheur pour le futur enfant.
Elle cite une (fausse) boutade : les bons enfants à venir sont peut-être ceux qu’on pourrait désirer sans qu’ils soient indispensables. Ceux sur lesquels on pourrait projeter un désir sans qu’il s’agisse d’un besoin : ceux dont, au fond, on pourrait peut-être se passer !
Il faut donc remettre en question le postulat qui sert de base à toute la PMA, à savoir que l’enfant à intérêt à être conçu et à naître au seul titre du fait qu’il est très désiré.
Enfin elle cite Willy Pasini, qui se représente l’enfantement comme un acte de folie ordinaire.
Folie que l’on peut espérer tempérée par un pratique contraceptive souple et réversible.

Dr Christophe Marx

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