L’expression des émotions est culturellement mal vécue dans nos contrées, ou cantonnées aux enfants et aux femmes, pourtant vite étiquetées « d’hystériques ».
En consultation, on a souvent peur que les émotions débordent comme le lait sur le feu, qu’on ne sache plus comment les contenir, et surtout que le temps habituel soit dépassé. Certes, cela peut arriver, mais il peut être opportun de laisser une personne pleurer ( on lui tend la boite de mouchoir, on lui dit qu’elle a le droit de pleurer….). Si l’on voit que l’expression prend une certaine ampleur, éventuellement qu’une régression « sauvage »
risque de s’installer, alors il est possible de mettre une limite, gentille mais ferme. On peut dire par exemple :
« Respirez calmement maintenant, apaisez-vous et dites moi ce que vous allez faire en sortant de mon cabinet. »
Le patient se mettra en relation avec vous, et se branchera plutôt sur la pensée.
Accueillir l’expression émotionnelle des patients est une corde de plus à l’arc thérapeutique.
Mais cela mérite une formation , car existe toujours le risque de débordements, voire celui de se sentir soi-même happé par l’émotion.
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