Pour une pratique psychothérapeutique en médecine quotidienne

Voici de larges extraits d’un article paru dans la Revue du Praticien ( Tome 12- N° 428) écrit par le Dr Jean-Louis Goriaux.

“Comme le souligne Michael Balint, le premier médicament administré au patient est le médecin lui-même. Le dialogue entre le médecin et son patient influence profondément l’état de santé physique et psychique de ce dernier. Si le médecin peut choisir différents niveaux d’intervention (depuis le mot bien choisi au bon moment, jusqu’à l’écoute prolongée…) sa démarche première est de “reconnaître le malade derrière sa maladie”.

Penser que le patient “a ” une maladie est une modélisation commode que le contexte de gravité ou d’urgence rend, le plus souvent, efficiente et acceptable. Sorti de ce contexte, force est de reconnaître le patient comme sujet de SA maladie : “JE suis malade” dit-il.

Il attend de soon médecin une prise en charge globale qui ne s’arrête pas à ses seuls symptômes : “Le problème, bien souvent, n’est pas la pathologie mais la souffrance morale” A. Flachs.

La plainte ne doit pas être confondue avec la demande. C’est grâce au suivi régulier, au long cours, que le médecin peut décrypter la demande sous-jacente à la plainte.

(…)

Dans la prise en charge de son patient, le médecin peut aborder la plainte sous un plusieurs de ses trois aspects : biomédical, psychologique individuel, environnemental. C’est-à -dire qu’il doit pouvoir mettre en oeuvre une démarche d’analyse et d’intervention dans les domaines de la psychologie.
S’agit-il pour autant d’une démarche psychothérapeutique ?

En France, contrairement aux pays anglo-saxons ou à la Suisse, l’idée qu’un médecin puisse prétendre pratiquer une psychothérapie est pour le moins provocatrice.

Prenons la définition qu’en donne PB Schneider, professeur de psychiatrie à l’université de Lausanne : ” La psychothérapie est une méthode médicale de traitement des troubles physiques et psychiques dus à des conflits intrapsychiques conscients et inconscients non résolus, nécessitant de la part du patient un engagement volontaire, une collaboration, le désir et la possibilité d’établir avec le médecin psychothérapeute une relation interpersonnelle subjective bien particulière qu’on appelle la relation psychothérapeutique où lelangage intervient comme mode préférentiel de communication” ( Regards discrets et indiscrets sur la médecine. Masson 1991)

En fonction du médecin, mais aussi du patient, il existera plusieurs niveaux de prise en charge thérapeutique. Faire du patient le sujet de sa maladie, peut être considéré comme le premier niveau d’une démarche psychothérapeutique. (…)

Le médecin doit avoir habituellement une attitude d’écoute qui favorise la libération de la parole et il doit connaître les techniques d’aide à l’expression des affects.

Il doit aussi être capable de reconnaitre ce qui ‘fait sens” dans un discours.

Il faut ensuite relier entre elles toutes les informations emmmagansinées pour les rétutiliser à bon escient.

CELA NE PEUT SE FAIRE SANS FORMATION.

Il serait intéressant de décrire ce qui singularise le mode de prise en charge psychothérapeutique par le médecin. Une recherche dans cette direction pourrait nous aider à mieux définir et borner notre champ d’intervention. Ce dernier point est essentiel: il n’est pas question de prétendre pratiquer la même discipline qu’un psychothérapeute exclusif.

En revanche, on ne voit pas pourquoi le médecin se priverait ( et priverait son patient) d’une possibilité d’intervention pertinente par le fait de la connaissance réciproque qu’ils ont l’un de l’autre.”

Ces propos écrits en 1998 n’ont pas pris une ride, et restent d’actualité, surtout en ce qui concerne la nécessité d’une formation spécifique pour médecin.

C’est en tout cas la vocation et la compétence d’AGIS.

Si vous êtes intéressé à vous former dans ce sens, veuillez remplir le message ci-dessous.

Vous serez contacté par mail pour envisager avec vous les possibilités envisageables.

 

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